Posted 25 avril 2025 by: Admin #Actualité

Un TGV à 400 km/h pour traverser l’Europe comme un métro : le réseau Starline promet de relier 39 villes d’ici 2040. Avec ses 22 000 kilomètres de voies et des gares transformées en hubs culturels, ce projet titanesque pourrait bouleverser les trajets transcontinentaux. Mais comment concurrencer l’avion sur des trajets Helsinki-Berlin réduits à 5 heures ? L’Europe ferroviaire révèle sa stratégie pour réinventer un secteur jugé trop lent… sans dévoiler tous ses défis.

Un réseau de 22 000 km pour concurrencer l’avion

Le réseau Starline ambitionne de révolutionner les trajets européens avec 39 villes connectées sur un axe ferroviaire transcontinental. Du Royaume-Uni à la Turquie, en passant par la Russie et la Finlande, ses 22 000 kilomètres de voies défient la domination aérienne sur les courtes distances.

À 400 km/h, le futur TGV 21st Europe réduirait le trajet Helsinki-Berlin à seulement 5 heures, contre une journée aujourd’hui. Une prouesse permise par une vitesse 30% supérieure aux trains et routes actuelles, comme l’affirme le groupe de réflexion du projet : « Ce train sera 30% plus rapide que la route et le transport ferroviaire actuel ».

L’objectif ? Créer un maillage unifié là où le réseau actuel reste fragmenté et lent. En reliant des capitales aussi éloignées que Lisbonne et Moscou, ce corridor ferroviaire se positionne comme l’alternative écologique aux vols low-cost, sans sacrifier le temps de trajet. La promesse : faire de l’Europe un territoire aussi accessible qu’une métropole équipée de son métro.

Le « métro de l’Europe » : une nouvelle génération de TGV

Baptisé 21st Europe, ce train révolutionnaire s’inspire directement des systèmes métropolitains pour fluidifier les trajets transnationaux. Conçu comme « un métro à l’échelle continentale », il ambitionne de standardiser les voyages ferroviaires avec des départs fréquents et une signalétique unifiée.

Son design modulable rompt avec les traditionnels wagons monofonctions. Des espaces familiaux équipés de zones ludiques côtoient des sections silencieuses dédiées aux travailleurs, transformant chaque trajet en expérience sur mesure. Une approche qui répond à un constat sans appel : « Le voyage lui-même est rarement considéré comme faisant partie de l’expérience ».

Avec ses 400 km/h, cette flotte nouvelle génération défie directement les avions sur les trajets inférieurs à 1 500 km. Une vitesse rendue possible par des technologies de pointe, permettant de relier deux capitales européennes en un temps record. Le pari ? Faire du train bien plus qu’un moyen de transport : un élément clé de la cohésion continentale.

Gares-hubs : bien plus que des points de transit

Les futures gares-hubs du réseau Starline se construiront en périphérie des métropoles, directement connectées aux réseaux de transport existants. Loin des simples quais d’embarquement, ces complexes multimodaux intégreront musées, salles de concert et même sites sportifs, transformant l’attente en expérience culturelle.

« Les gares donnent l’impression d’être déconnectées les unes des autres », constatent les concepteurs du projet. Pour y remédier, chaque hub deviendra un carrefour stratégique mêlant commerces, restaurants et lieux de divertissement. Une approche qui inscrit le trajet ferroviaire dans une logique de voyage global, bien au-delà du temps passé en wagon.

Ces infrastructures redéfinissent la notion de gare en Europe : non plus un lieu à fuir, mais une destination à part entière. Leur implantation en dehors des centres-villes vise à désengorger les nœuds urbains tout en offrant aux voyageurs un accès rapide aux centres via les transports locaux. Une révolution architecturale au service d’une ambition : faire du chemin de fer le pilier d’un continent unifié.

2040 : le pari financier d’un projet transcontinental

Le calendrier de Starline prévoit un lancement en 2040, soit un horizon à 16 ans qui soulève des questions sur sa faisabilité. Pour financer ces 22 000 km de voies, l’entreprise mise sur un système de franchises, où les opérateurs ferroviaires nationaux exploiteraient des tronçons sous le contrôle de l’Autorité ferroviaire européenne (ERA).

Ce modèle économique inédit nécessite un engagement massif des États, à hauteur de plusieurs milliards d’euros. La clé ? Convaincre les gouvernements que ce réseau unifié boostera à la fois le tourisme et les économies locales, tout en réduisant l’empreinte carbone des transports.

Mais le défi dépasse les seuls aspects financiers. Harmoniser les réglementations entre 39 pays, dont des non-membres de l’UE comme la Turquie ou le Royaume-Uni, implique une coordination géopolitique sans précédent. Un véritable marathon administratif qui explique l’échéance lointaine de 2040 – et transforme ce projet en test grandeur nature de la coopération européenne.