C’est confirmé : ces tatouages ne seront plus autorisés chez les gendarmes

Posted 15 juillet 2025 by: Admin
Alors que le tatouage s’est largement imposé comme une forme d’expression personnelle dans la société, la Gendarmerie nationale maintient une position stricte sur l’apparence de ses agents. Dans une institution fondée sur l’unité et la rigueur, les tatouages visibles restent un frein majeur au recrutement.
Depuis la mise à jour du 8 décembre 2023 de l’instruction n°60 000/GEND/DOE/SDEF/BSOP, la Gendarmerie a rappelé fermement son exigence de neutralité en matière d’apparence. Le message est clair : aucun tatouage ne doit être visible sur les zones découvertes par l’uniforme – à savoir le visage, le cou, les avant-bras ou les mains. Les gendarmes doivent présenter une image homogène, sobre et conforme aux attentes de la population.
L’objectif, selon l’institution, est triple :
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Inspirer confiance et respect, en affichant une apparence neutre et professionnelle ;
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Garantir l’unité visuelle au sein des rangs, sans distinctions personnelles trop marquées ;
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Préserver la sécurité, en évitant les marques qui pourraient susciter des interprétations hostiles ou des tensions lors des interventions.
Un rêve parfois brisé par un simple tatouage
Cette rigueur n’est pas sans conséquences. Plusieurs jeunes candidats, parfois très investis dans leur projet professionnel, se retrouvent recalés en raison d’un tatouage visible, même s’il n’a aucune connotation polémique. C’est le cas de Yaël, 21 ans, évoqué par Le Figaro. Sa vocation de devenir gendarme mobile s’est arrêtée net lorsqu’il a appris que son étoile de David tatouée sur le cou constituait un obstacle infranchissable. « J’ai modifié mon orientation », explique-t-il, amer.
Les tatouages sont systématiquement évalués lors des entretiens de sélection, et s’ils ne peuvent être couverts ou sont jugés incompatibles avec les valeurs de la République, ils peuvent entraîner l’exclusion définitive du processus de recrutement.
Une politique rigide face à une société en mutation
Selon les dernières études, près d’un Français sur cinq est tatoué, soit environ 14 millions de personnes. Ce chiffre grimpe à 31 % chez les 25-34 ans, une tranche d’âge particulièrement ciblée par la Gendarmerie, qui recrute entre 10 000 et 12 000 jeunes chaque année. Ce décalage pose une vraie question : faut-il adapter les critères d’apparence au monde actuel ou maintenir une ligne conservatrice au nom de l’unité ?
Pour Me Christophe Noël, avocat spécialisé en droit du travail, la règle est légale : « Ce n’est pas une discrimination au sens juridique du terme. L’uniforme justifie l’exigence de neutralité. »
Une institution soucieuse de son image
Du côté du public, les avis divergent. Certains estiment que l’autorité passe aussi par une présentation sobre et sans excentricité, essentielle pour garantir le sérieux d’un agent en intervention. D’autres trouvent cette position « rigide » voire « dépassée », dans un monde où le tatouage n’est plus marginal, mais souvent artistique, personnel ou culturel.
La Gendarmerie, elle, reste ferme : le tatouage n’est pas un motif d’exclusion, sauf s’il est visible ou en désaccord avec les valeurs de l’institution. Elle recommande donc à tous les jeunes intéressés par une carrière dans ses rangs de réfléchir sérieusement avant de se faire tatouer des zones exposées, car ce geste peut hypothéquer leurs ambitions futures.