Contamination au cadmium : gare à l’abus de chocolat, avertit l’UFC-Que Choisir

Posted 22 août 2025 by: Admin
Le chocolat, souvent perçu comme un plaisir gourmand inoffensif, fait aujourd’hui l’objet d’une mise en garde. Selon une enquête de l’UFC-Que Choisir, sa teneur en cadmium, un métal lourd toxique, pourrait exposer les consommateurs – et particulièrement les enfants – à des risques sanitaires lorsqu’il est consommé en excès.
Le cadmium, présent naturellement dans certains sols et transmis via les cultures de cacao, s’accumule dans l’organisme au fil du temps. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a fixé une valeur toxicologique de référence à 0,35 microgramme par kilogramme de poids corporel et par jour. Dépasser ce seuil accroît le risque de développer des maladies cardiovasculaires ou certains cancers.
Une consommation quotidienne qui peut vite dépasser les seuils
L’UFC-Que Choisir a testé plusieurs produits du quotidien. Chez un enfant de 10 ans, consommer dans la même journée deux biscuits fourrés Bjorg, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain représente déjà près de la moitié de la dose maximale tolérée. Pour un adulte, l’impact est moindre, mais reste significatif. Ces données proviennent d’analyses indépendantes réalisées en 2022, confirmées en partie par les fabricants.
Des proportions inquiétantes dès de petites portions
L’enquête souligne l’importance du poids relatif des portions. Un seul paquet de biscuits Bjorg au chocolat noir couvre 20 % de la dose maximale chez un enfant, contre 8 % chez un adulte. Le bol de Chocapic représente 11 % pour l’enfant, et 5 % pour l’adulte. Quant à une portion de chocolat Poulain en poudre 70 % cacao, elle équivaut à 17 % pour l’enfant et 7 % pour l’adulte. Autant de chiffres qui montrent que l’accumulation de produits peut rapidement poser problème.
Un problème encore plus marqué dans le chocolat bio
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les teneurs en cadmium sont souvent encore plus élevées dans le chocolat bio. L’UFC-Que Choisir recommande de privilégier les tablettes bio fabriquées à partir de fèves non issues d’Amérique latine, région où le sol contient naturellement de fortes concentrations de cadmium. Les fabricants, tels que Bjorg, Nestlé ou Carambar&Co (marque Poulain), reconnaissent que le métal peut se retrouver à l’état de traces dans les matières premières, sans ajout volontaire.
Vers une évaluation plus large par les autorités
La question de l’imprégnation des Français au cadmium dépasse le seul chocolat. Déjà en juin, des médecins alertaient sur une contamination massive via les engrais phosphatés, présents dans les céréales, le pain ou les pommes de terre. L’Anses a annoncé qu’elle publierait en fin d’année une évaluation approfondie de l’exposition de la population, avec l’objectif de proposer des leviers d’action pour réduire ces risques.