Posted 30 juin 2025 by: Admin #Actualité

Une bouteille de bière, une chanson des années 80 et un président de la République au cœur des vestiaires en liesse : ce samedi 28 juin, Emmanuel Macron s’est offert une séquence aussi inattendue que symbolique après la victoire du Stade Toulousain en finale du Top 14. Une scène qui, filmée, fait désormais le tour des réseaux.

Emmanuel Macron a surpris en rejoignant directement les vestiaires du Stade Toulousain, évitant sciemment la traditionnelle entrée par la pelouse. Une manière, sans doute, de s’ancrer dans la proximité et de se fondre dans la ferveur d’un vestiaire victorieux, loin de l’étiquette présidentielle. Ce choix délibéré n’a rien d’un hasard : le chef de l’État, passionné de sport et fervent supporter de l’OM, affiche aussi depuis longtemps son intérêt pour le rugby. Ce soir-là, il a tenu à saluer les joueurs avant même le coup d’envoi, signe d’un attachement sincère à l’esprit de compétition et à l’univers de l’ovalie.

Des félicitations enflammées, presque de coach

Après le sacre toulousain face à Bordeaux-Bègles, Emmanuel Macron s’est exprimé comme un entraîneur galvanisé par la performance de ses hommes. « Ce n’est pas la première fois que je vous vois gagner, mais c’est peut-être la plus belle », a-t-il lancé, dans une déclaration qui tranchait avec la sobriété habituellement attendue d’un président. Louant « les tripes » et la « volonté » des joueurs, il s’est inscrit dans le registre de l’émotion, saluant une équipe qui, selon lui, a « régalé » le public. Cette prise de parole, très spontanée, fut suivie d’un moment bien plus inattendu.

Une bière cul sec, un geste viral

C’est en trinquant avec Joe Tekori et sous l’œil amusé de Peato Mauvaka qu’Emmanuel Macron a bu sa bière d’une traite, dans une ambiance survoltée. La scène, filmée puis diffusée par Canal+ sur X (anciennement Twitter), a déclenché un torrent de réactions en ligne. Cette image du président, détendu, bouteille en main, au rythme de « Partenaire particulier », tube emblématique des années 1980, a provoqué autant de sourires que de critiques. Le chef de l’État, loin de son costume officiel, s’est offert un moment d’insouciance qui, pour certains, renforce sa proximité, tandis que pour d’autres, il frôle l’inconvenance.

Un goût de déjà-vu : la polémique de 2023 resurgit

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron trinque à la victoire du Stade Toulousain, mais les précédents avaient laissé un arrière-goût amer sur les réseaux sociaux. En 2023, lors d’une situation comparable, le président avait déjà vidé sa bière cul sec en solo, provoquant une avalanche de commentaires désapprobateurs. Les internautes n’avaient pas mâché leurs mots : entre accusations de « démagogie », de « communication opportuniste » et de « ridicule présidentiel », la scène avait profondément divisé. Le rugby, perçu par certains comme un sport de valeurs et de retenue, semblait alors difficilement compatible avec une telle mise en scène.

Une communication à double tranchant

Dans un paysage politique marqué par la défiance et la surmédiatisation, chaque geste présidentiel est scruté et interprété. La séquence festive de Toulouse pourrait paraître légère, mais elle s’inscrit dans une stratégie de communication bien plus large. En misant sur la chaleur humaine et l’immersion populaire, Emmanuel Macron cherche à incarner un président proche des Français, amateur de sport, capable de lâcher prise. Pourtant, cette authenticité affichée se heurte parfois à une lecture inverse : celle d’un opportunisme politique masqué sous les traits de la convivialité.

Entre convivialité sincère et calcul politique

Le clivage demeure entre ceux qui saluent l’attitude détendue d’un président à l’aise avec son temps et ceux qui dénoncent un usage excessif de la communication par l’image. Les images, largement relayées, montrent une camaraderie réelle entre Emmanuel Macron et les joueurs, mais elles posent aussi la question de la frontière entre représentation institutionnelle et incarnation humaine. Peut-on être à la fois président et « copain des vestiaires » sans brouiller les rôles ? C’est cette tension qui nourrit le débat, bien au-delà du simple geste de boire une bière.