Gérald Darmanin: « Plein de gens ne bossent pas, il faut les forcer à aller travailler »

Posted 13 juin 2025 by: Admin
À moins de deux ans de l’échéance présidentielle de 2027, Gérald Darmanin multiplie les prises de parole percutantes, quitte à sortir de son rôle de ministre de la Justice. Refusant de se déclarer candidat, il n’en pose pas moins ses marqueurs politiques avec vigueur.
Invité sur BFMTV ce jeudi 12 juin, Gérald Darmanin a affirmé d’emblée qu’il « n’est pas candidat en tant que tel » à l’élection présidentielle de 2027. Une formulation soigneusement choisie, qui suggère une prudence de façade plus qu’un réel retrait. Car dans le même temps, il s’emploie à se démarquer de figures du même bord politique, à commencer par Edouard Philippe, avec qui les divergences commencent à apparaître au grand jour.
Une ligne claire sur les retraites
Sur le dossier explosif des retraites, Gérald Darmanin s’oppose fermement à l’idée d’un report de l’âge légal au-delà de 64 ans. « Les gens sont abîmés par la vie », affirme-t-il, évoquant notamment les métiers physiques comme le BTP, la restauration ou le nettoyage. Une manière pour lui de se placer en défenseur des classes laborieuses, en rupture avec la ligne prônée par Edouard Philippe, qui n’exclut pas un départ à 65, voire 67 ans.
Une offensive musclée sur le chômage
S’il rejette un allongement de la durée de travail via les retraites, le ministre de la Justice n’hésite pas à attaquer de front la question du chômage, avec des mots tranchants : « Il y a plein de gens qui ne bossent pas, il faut les forcer à aller travailler ». Selon lui, le système actuel d’indemnisation serait trop généreux. Il propose de ramener la durée d’indemnisation de 18 mois à une fourchette comprise entre 6 et 9 mois.
Une anecdote pour appuyer sa vision
Pour illustrer ses propos, Gérald Darmanin relate une discussion avec un restaurateur du Nord, son ancien fief électoral. Ce dernier, dit-il, ferme désormais son établissement par manque de personnel, non de clientèle. Une situation qui symbolise, selon le ministre, un déséquilibre entre offre d’emploi et incitations au travail, qu’il entend corriger par une réforme radicale de l’assurance chômage.
Une parole politique qui dépasse son ministère
Bien qu’il tienne à rappeler qu’il est « ministre de la Justice, pas du Travail », Darmanin justifie ses prises de position par son engagement politique global. « Je donne mon avis sur tous les sujets parce que je fais de la politique », insiste-t-il, se plaçant ainsi dans une posture de leader potentiel. Il affirme également qu’au moment venu, les Français « trancheront naturellement », laissant ouverte la possibilité d’un ralliement à une autre figure… ou d’un saut lui-même dans l’arène.
Un message clair à la majorité
À travers cette sortie, Gérald Darmanin envoie un signal clair à la majorité présidentielle et à ses électeurs potentiels. Il se positionne comme un homme de terrain, pragmatique, attaché à la valeur travail et soucieux des classes populaires. Il prend également soin de tracer une ligne autonome vis-à-vis des prétendants déjà pressentis, notamment ceux issus de l’univers macroniste comme Bruno Retailleau ou Edouard Philippe.
Une stratégie d’évitement ou une campagne déguisée ?
Derrière les dénégations formelles, c’est bien une stratégie de pré-campagne qui semble se dessiner. En martelant des idées fortes, en abordant des sujets sociaux clivants et en défendant une vision « populaire » de la politique, Gérald Darmanin travaille son image. À défaut d’être officiellement candidat, il teste ses thèmes, mesure leur impact et cherche à imposer son profil comme incontournable pour 2027.