« Ils ne vont pas s’assoir sur les recettes »: vers une taxe au kilomètre pour les voitures électriques?
Posted 17 décembre 2025 by: Admin
Alors que la transition vers le tout électrique semblait actée à l’horizon 2035, le calendrier européen pourrait être révisé.

En toile de fond, une question sensible se dessine déjà : comment compenser la chute annoncée des recettes liées aux carburants ? Plusieurs pistes émergent, dont certaines pourraient directement concerner les automobilistes.
La Commission européenne s’apprête à assouplir sa position sur la fin programmée des véhicules thermiques, initialement fixée à 2035. Selon les informations attendues ce mardi 16 décembre, Bruxelles envisagerait de revoir à la baisse ses exigences envers les constructeurs automobiles. L’objectif de réduction des émissions, fixé jusqu’ici à 100 %, pourrait être ramené à 90 %, laissant ainsi une marge de manœuvre supplémentaire à l’industrie. Les véhicules hybrides rechargeables pourraient également bénéficier d’un délai supplémentaire, une décision perçue comme une réponse directe aux inquiétudes du secteur automobile européen.

Ce ralentissement serait aussi un soulagement pour les finances publiques, fortement dépendantes des taxes sur les carburants. Chaque année, l’État perçoit encore près de 40 milliards d’euros grâce aux prélèvements sur l’essence et le diesel. Une manne difficilement remplaçable à court terme. Pour certains experts, il serait illusoire d’imaginer que ces recettes disparaissent sans être compensées. L’essor progressif des véhicules électriques oblige déjà les pouvoirs publics à réfléchir à de nouveaux mécanismes de contribution.
Parmi les pistes envisagées, celle d’une redevance calculée en fonction des kilomètres parcourus gagne du terrain. Plusieurs pays européens étudient ce type de dispositif, qui viserait notamment les véhicules électriques, aujourd’hui largement exonérés de taxes sur le carburant. Si la part de ces véhicules reste encore minoritaire dans le parc roulant, leur progression rapide rend cette réflexion de plus en plus concrète. À terme, il semble peu probable que l’État renonce durablement à une source de financement aussi importante.
Le Royaume-Uni a déjà franchi un cap en actant la création d’une contribution spécifique pour les véhicules électriques. Dès 2028, les automobilistes concernés devront s’acquitter d’une redevance proportionnelle à la distance parcourue. Le tarif retenu s’élève à 3 pence par mile, soit environ 2,18 centimes par kilomètre. Transposée en France, une telle mesure représenterait une dépense annuelle estimée à 327 euros pour un conducteur parcourant 15 000 kilomètres par an, un montant loin d’être anodin.
Une hausse de l’essence déjà perceptible à l’horizon

Parallèlement, l’État pourrait anticiper la baisse future de ses recettes dès 2026, avec une augmentation attendue des prix à la pompe. Cette hausse serait liée à l’évolution des certificats d’économies d’énergie, une contribution payée par les fournisseurs de carburant et de gaz. Son augmentation, estimée entre 4 et 6 centimes par litre, devrait être répercutée directement sur les consommateurs, alourdissant encore la facture des automobilistes utilisant des véhicules thermiques.
Initialement conçus pour financer la rénovation énergétique des bâtiments, ces certificats ont progressivement vu leur rôle évoluer. Ils servent désormais aussi à soutenir la transition vers des modes de transport jugés plus propres. Cette logique, fondée sur le principe pollueur-payeur, conduit de fait les propriétaires de véhicules thermiques à contribuer indirectement au financement de l’électrification du parc automobile. Une situation régulièrement critiquée, certains observateurs estimant que le dispositif s’est éloigné de sa vocation première.







