Posted 3 juin 2025 by: Admin #Actualité

À l’approche de la présidentielle de 2027, les grandes manœuvres ont déjà commencé. Discret mais déterminé, Michel Barnier laisse entrevoir ses ambitions.

Sans déclaration officielle, l’ancien Premier ministre esquisse les contours d’une potentielle candidature, entre appel du devoir et réflexion stratégique. Dans un entretien publié lundi 2 juin dans Le Point, Michel Barnier s’est dit « prêt à servir son pays », sans pour autant officialiser une candidature à la présidentielle. À 74 ans, l’ancien négociateur du Brexit affiche une sérénité assumée : il estime avoir « encore le temps » d’exercer un mandat de cinq ans et refuse toute précipitation. Il adopte ainsi la posture d’un homme d’État en réserve de la République, laissant entendre qu’il pourrait répondre présent « si les circonstances l’exigent ».

« Je ne cherche pas un poste », martèle-t-il, préférant laisser l’évolution du paysage politique décider de son rôle à jouer. Une déclaration qui s’inscrit dans une stratégie mesurée : ni empressement, ni retrait, mais une vigilance active. Pour lui, chaque trajectoire politique est aussi une affaire de destin.

Une ambition sous forme de questionnement

Loin des slogans électoraux prématurés, Michel Barnier affirme se poser une triple question avant de prendre toute décision : suis-je à la hauteur ? Mon projet est-il juste ? Puis-je rassembler au-delà de mon camp ? Trois critères qu’il considère comme des balises éthiques et politiques indispensables dans un contexte de défiance croissante envers les élites.

Cette introspection n’est pas nouvelle pour lui. L’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy assure qu’à chaque étape de sa carrière, il s’est interrogé sur sa capacité à améliorer la situation du pays. Aujourd’hui, il ne déroge pas à cette ligne de conduite : « Est-ce que je peux laisser une situation meilleure que celle que j’ai trouvée ? », résume-t-il avec gravité.

Une parole posée dans un climat politique mouvant

Bien qu’il se garde d’agiter une annonce fracassante, Michel Barnier reste une figure politique écoutée à droite, notamment chez Les Républicains. Ancien commissaire européen et chef des négociations du Brexit, il bénéficie d’un profil international et d’une image d’homme sérieux, rigoureux, voire austère, qui pourrait séduire une partie de l’électorat en quête de stabilité.

Interrogé au journal de 20 heures de TF1 ce même lundi, il a réitéré ses intentions avec prudence, tout en traçant un sillon clair dans le débat politique. Sa démarche contraste avec la multiplication des candidatures ou velléités déclarées à droite comme à l’extrême droite. Il se positionne davantage en recours qu’en conquérant.

Une attente stratégique dans une droite éclatée

L’ancien ministre des Affaires étrangères ne fait pas mystère de sa distance face au climat actuel de divisions partisanes. Il se dit prêt à s’engager à condition de pouvoir rassembler bien au-delà de sa famille politique. Ce positionnement pourrait séduire les électeurs modérés, mais aussi ceux qui ne se reconnaissent plus dans les figures dominantes du paysage politique actuel.

Avec un ton calme mais déterminé, Michel Barnier fait entendre une autre musique : celle de la responsabilité et de l’unité. Une posture rare, à l’heure où les prétendants se pressent sur la ligne de départ dans un climat de précampagne déjà sous tension.