Le jus de raisin sentait la javel… Une nourrice jugée pour avoir intoxiqué une famille juive
Posted 10 décembre 2025 by: Admin
Une affaire glaçante arrive devant le tribunal correctionnel de Nanterre : une nourrice de 40 ans, employée par une famille juive de Levallois-Perret en janvier 2024, est accusée d’avoir délibérément contaminé boissons, aliments et produits cosmétiques avec des substances toxiques.

Le dossier est assorti de la circonstance aggravante d’antisémitisme, un élément central que la justice devra examiner ce mardi. La mère de famille, alertée par une odeur suspecte dans une bouteille de vin, découvre successivement :
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un jus de raisin sentant la javel,
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un plat de pâtes préparé au whisky contenant des traces toxiques,
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et même son démaquillant qui lui brûle les yeux.
Les analyses confirmeront que des produits d’entretien dangereux pour l’être humain ont été introduits à plusieurs endroits du domicile.
La nourrice, employée depuis octobre 2023, est alors immédiatement soupçonnée. Lors de sa garde à vue, elle reconnaît avoir versé des produits ménagers dans plusieurs bouteilles et flacons.
Des motivations qui révèlent un antisémitisme assumé
Selon l’ordonnance de renvoi, interrogée sur ses motivations, la prévenue déclare :
« Parce qu’ils ont de l’argent et le pouvoir, j’aurais jamais dû travailler pour une Juive. »
Ces propos ont conduit le juge d’instruction à retenir la circonstance aggravante d’antisémitisme, élément qui alourdit considérablement la qualification pénale.
Me Sacha Ghozlan, avocat de la famille, évoque même un « antisémitisme d’atmosphère, dans l’intimité du cadre familial ».

Des enfants exposés mais non reconnus comme victimes
Les avocats de la famille déplorent que les enfants — âgés de 2, 5 et 7 ans — ne soient pas officiellement considérés comme victimes, malgré leur témoignage.
Ils affirment notamment que :
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la nourrice tapait sur la mézouza, symbole religieux fixé à la porte,
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elle interrogeait régulièrement les enfants sur leur judaïsme,
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et ils ont vécu dans un climat anxiogène, alors qu’ils étaient au contact direct de la prévenue.
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Me Patrick Klugman regrette :
« Ce sont les enfants qui étaient exposés en permanence à sa vindicte contre les Juifs. »
Une défense qui nie toute intention religieuse

La nourrice, de son côté, fournit une version différente.
Elle affirme avoir agi par rancœur personnelle, non par haine religieuse :
« C’était comme une punition par rapport à ce qu’ils ont fait envers moi. Les enfants, je ne leur ai pas mis de substance. »
Une déclaration en contradiction avec ses propos antérieurs, mais rappelée dans l’ordonnance de renvoi.
Un procès sous tension, soutenu par plusieurs associations
Pour mesurer l’impact de l’affaire, plusieurs institutions se sont constituées parties civiles :
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le Crif, dont le président Yonathan Arfi doit témoigner,
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l’Union des étudiants juifs de France (UEJF),
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la Licra.
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Le dossier sera examiné sous le prisme de l’antisémitisme domestique, un phénomène rarement porté devant la justice mais dont cette affaire pourrait devenir un cas emblématique.







