Le RSA à vie c’est fini ? Une proposition pour limiter l’aide de la CAF à 2 ans, « Un système d’assistanat »

Posted 15 mai 2025 by: Admin
À l’approche du scrutin interne qui désignera le futur président des Républicains, Laurent Wauquiez redouble d’énergie et recentre le débat sur un terrain qu’il maîtrise : la réforme du RSA. Dans une volonté affichée de rompre avec l’assistanat, il s’attaque à l’un des piliers de la solidarité nationale.
Dans une interview accordée au Parisien le 11 mai, Laurent Wauquiez a mis le cap sur une réforme radicale du Revenu de Solidarité Active. À ses yeux, le RSA ne doit plus être un filet social durable, mais une aide strictement temporaire. L’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes propose ainsi de limiter la durée de perception à deux ans pour les personnes jugées aptes à travailler, rompant avec ce qu’il appelle un « RSA à vie ».
Un constat sévère sur les bénéficiaires actuels
Le député de Haute-Loire n’a pas mâché ses mots : pour lui, le système actuel nourrit une forme d’inertie sociale. « Près de 40 % des bénéficiaires du RSA ont moins de 35 ans. Qui peut croire qu’ils sont tous dans l’impossibilité de travailler ? », interroge-t-il. Selon lui, cette donnée révèle une dérive structurelle : le RSA, conçu pour pallier les accidents de parcours, serait devenu un mode de vie subventionné.
Travail contre allocation : l’instauration d’une contrepartie
Outre la limitation dans le temps, Laurent Wauquiez plaide pour un RSA conditionné à une activité effective. Face à un marché de l’emploi où 500 000 postes resteraient non pourvus dans des secteurs comme l’aide à domicile ou l’hôtellerie-restauration, le candidat réclame que « les allocataires du RSA s’engagent dans un parcours de réinsertion », avec des heures de travail obligatoires. Une proposition déjà évoquée par d’autres figures politiques, mais rarement mise en œuvre à l’échelle nationale.
Une réforme plus globale de l’aide sociale
Autre axe fort de son programme : la fusion de l’ensemble des aides sociales versées par la CAF. L’objectif ? Créer une allocation unique, plafonnée à 70 % du SMIC. Cette mesure viserait à simplifier l’architecture actuelle des prestations, tout en évitant les effets de seuil qui pourraient décourager la reprise d’un emploi. Une proposition qui pourrait séduire les électeurs en quête d’efficacité budgétaire, mais qui suscitera sans doute des débats.
Une manœuvre politique à visée électorale
Derrière ces annonces se cache évidemment un objectif plus immédiat : remporter la présidence du parti Les Républicains face à Bruno Retailleau. À quelques jours du vote, Laurent Wauquiez n’hésite pas à attaquer son rival de manière frontale. Selon lui, Retailleau, désormais ministre de l’Intérieur dans un gouvernement macroniste, incarne une droite molle vouée à la dilution. « La droite ne survivra pas si elle se fond dans le macronisme », déclare-t-il sans détour.
Une campagne sous tension et un parti en pleine mutation
Malgré les pronostics d’un sondage Ifop donnant Retailleau largement en tête, Laurent Wauquiez entend encore peser sur la dernière ligne droite. Et il mise sur une mobilisation massive : le nombre d’adhérents a triplé ces dernières semaines, atteignant 121 000 inscrits. De quoi espérer une dynamique de dernière minute ? L’ancien ministre joue la carte d’une droite dure et identitaire, en rupture nette avec l’exécutif en place.