Posted 24 juillet 2025 by: Admin #Actualité

Après plus d’une décennie derrière le micro de France Inter, Léa Salamé entame un virage majeur dans sa carrière. À la rentrée, elle s’installe au cœur du 20 Heures de France 2, prenant la relève d’Anne-Sophie Lapix. Un choix symbolique, stratégique, et déjà scruté sous toutes ses coutures.

Le jeudi 3 juillet dernier, Léa Salamé a tiré sa révérence à la matinale de France Inter, mettant un terme à onze années de présence continue sur l’antenne publique. Aux côtés de Nicolas Demorand, elle avait su imposer son style incisif, mêlant rigueur journalistique et proximité avec les auditeurs. Mais à l’aube de ses 45 ans, la journaliste a choisi de tourner une page radiophonique pour embrasser un nouveau défi télévisuel.

Une place stratégique sur France 2

Dès le 25 août, Léa Salamé prendra les rênes du journal de 20 heures sur France 2. Un poste hautement symbolique et exposé, qu’elle occupera après un été consacré à la détente, la famille, et un peu de sport, selon ses propres mots. Elle succède à Anne-Sophie Lapix, dont le départ a ouvert la voie à cette transition inattendue mais très commentée.

Son arrivée sur le JT incarne la volonté de France Télévisions de renforcer le lien entre information et incarnation, en s’appuyant sur une figure médiatique forte, déjà familière du public.

Une proposition en or… déclinée

Dans un portrait publié ce jeudi 24 juillet par Libération, des détails croustillants sur les coulisses de cette nomination ont été dévoilés. Au moment où Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions, contacte Léa Salamé, cette dernière est en négociation avancée avec Rodolphe Saadé, patron de BFM RMC, pour animer un talk-show quotidien à 23h.

Le projet de BFM lui aurait rapporté environ 50 000 euros par mois, selon le journal. Pourtant, la journaliste choisit de rejoindre France 2, avec un salaire divisé par deux, à condition de conserver l’animation de Quelle Époque !, l’émission à succès du samedi soir.

Une nomination sous surveillance : la question Glucksmann

Mais cette promotion soulève aussi des interrogations, notamment en raison de la situation personnelle de Léa Salamé. Compagne de Raphaël Glucksmann, député européen et possible candidat à la présidentielle de 2027, elle fait face à un risque de conflit d’intérêts potentiel, scruté par les observateurs comme par la direction de France Télévisions.

Le 8 juillet, Alexandre Kara, directeur de l’information du groupe, a pris la parole publiquement sur ce sujet délicat. Avec un humour teinté de gravité, il déclare : « Je propose que Raphaël Glucksmann se retire de la course à la présidentielle, comme ça, ça réglera le problème. »

Plus sérieusement, il évoque le précédent d’autres journalistes concernées par des situations similaires, telles que Marie Drucker, Anne Sinclair ou Béatrice Schönberg, qui avaient choisi de se retirer temporairement de l’antenne. « On peut attendre de Léa Salamé qu’elle ait le même sens des responsabilités », estime-t-il.

Une journaliste consciente des enjeux

Selon la direction, Léa Salamé a elle-même soulevé la question dès les premiers échanges, affirmant : « Oui, ça pourrait poser problème. Et en conscience, je m’interroge là-dessus. » Une déclaration qui témoigne de sa lucidité face aux exigences d’indépendance éditoriale, d’autant plus cruciales dans un contexte politique tendu à l’approche de 2027.

Une rentrée décisive pour France Télévisions

Avec cette nomination, France 2 joue une carte audacieuse, misant sur le charisme et l’expertise d’une journaliste déjà très médiatisée. Léa Salamé devra composer avec un rythme quotidien, une pression nouvelle, et une exposition maximale, tout en préservant sa crédibilité.

Son défi est double : incarner la rigueur journalistique attendue du JT de 20 heures, tout en gérant avec transparence et prudence l’éventuelle ambition présidentielle de son compagnon. Une équation complexe, mais que la journaliste semble prête à affronter avec lucidité.