Posted 8 octobre 2025 by: Admin #Actualité

Une directive européenne vieille de plus d’un demi-siècle refait surface et pourrait bien chambouler les habitudes de millions d’épargnants.

Dès cet automne, les titulaires d’un livret A ne pourront plus effectuer de virements directs vers d’autres livrets d’épargne, une mesure qui, malgré son objectif de lutte contre la fraude, risque d’affecter le quotidien des particuliers.

Cette directive, adoptée dès 1969, n’avait jusqu’à présent jamais été mise en œuvre par les banques françaises. Elle interdit désormais les mouvements d’argent entre deux livrets d’épargne, y compris entre ceux appartenant à une même personne ou à des membres d’une même famille.
L’objectif officiel est clair : combler une faille réglementaire exploitée dans certaines opérations de blanchiment d’argent et de fraude fiscale. En imposant que tout virement transite par un compte courant, les autorités européennes souhaitent assurer une meilleure traçabilité des flux financiers.
Mais cette mesure, pensée avant tout pour des raisons sécuritaires, touche aussi de plein fouet les épargnants ordinaires, habitués à transférer simplement leur argent d’un livret à un autre.

Des conséquences concrètes pour les particuliers

Jusqu’à présent, il suffisait d’un clic pour passer de son livret A à son LDDS ou pour aider un proche en envoyant un virement depuis son épargne. Désormais, ce sera impossible. Les banques bloqueront automatiquement ce type d’opération, quelle qu’en soit la raison.
Les clients devront donc passer par un compte courant, effectuer un premier virement depuis leur livret A vers ce compte, puis un second vers le compte destinataire. Cette manœuvre supplémentaire, purement administrative, entraînera des délais plus longs et plus de contraintes pour les utilisateurs.
De plus, les porteurs de livret A subissent déjà une baisse du taux d’intérêt, passé de 2,4 % à 1,7 %, ce qui réduit encore l’attractivité de ce placement.

Une perte potentielle d’intérêts

Ce rallongement des délais n’est pas anodin. Les intérêts du livret A sont calculés par quinzaine : du 1er au 15 et du 16 à la fin du mois. Si un transfert est mal planifié et que l’argent quitte le livret juste avant la clôture d’une quinzaine, l’épargnant perdra les intérêts correspondants.
Autrement dit, un simple oubli de quelques heures peut se traduire par une perte de rendement sur quinze jours. À l’échelle de l’année, ces micro-pertes pourraient peser sur les petits épargnants, déjà fragilisés par l’inflation.

Comment s’adapter sans perdre d’argent

Pour limiter l’impact de cette nouvelle réglementation, les spécialistes conseillent de réorganiser ses virements automatiques afin qu’ils passent systématiquement par un compte courant. Les transferts manuels devront également être planifiés autour des dates de quinzaine pour éviter toute perte d’intérêts.
En parallèle, il est recommandé de vérifier les paramètres de virement sur les applications bancaires, certaines d’entre elles continuant temporairement d’autoriser les transferts entre livrets avant la mise en conformité complète.