« Nous n’avions jamais vu ça » : quand un virus « inoffensif » transforme une simple verrue en cancer incurable

Posted 3 septembre 2025 by: Admin #Actualité

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Un cas médical inédit intrigue la communauté scientifique : une femme de 34 ans a développé un cancer cutané agressif après avoir été contaminée par un papillomavirus considéré jusque-là comme peu dangereux. Ce scénario rare, décrit dans le New England Journal of Medicine, met en lumière le rôle insoupçonné de certains virus dans l’évolution tumorale.

Les papillomavirus humains (HPV) constituent une famille très répandue, avec plus de 100 types identifiés. La plupart des infections sont bénignes, asymptomatiques et disparaissent naturellement. Certains HPV dits « à haut risque » sont déjà connus pour provoquer des cancers du col de l’utérus, de l’anus ou de la sphère génitale. Mais les beta-HPV, virus cutanés souvent associés à de simples verrues, n’étaient pas considérés comme une menace sérieuse pour la santé.

Quand le virus s’insère dans l’ADN tumoral

Dans le cas décrit par les chercheurs du NIAID (Bethesda, États-Unis), le virus a franchi un seuil inédit : il a intégré son matériel génétique au sein de cellules tumorales cutanées. La patiente souffrait d’un carcinome épidermoïde récurrent du front. Malgré des opérations chirurgicales et une immunothérapie, la tumeur réapparaissait sans cesse. Les analyses ont révélé que le beta-HPV produisait des protéines favorisant la prolifération cellulaire et perturbant les mécanismes naturels de mort programmée des cellules.

Une anomalie génétique aggravante

L’équipe scientifique a également identifié une mutation touchant la protéine ZAP70, cruciale dans la signalisation des cellules T, actrices majeures du système immunitaire. Cette anomalie a réduit la capacité des défenses immunitaires à éliminer les cellules infectées. Privées de surveillance immunitaire, les cellules tumorales ont pu se multiplier, propulsées par l’action directe des protéines virales.

Un virus devenu moteur tumoral

Les chercheurs soulignent que les protéines issues du beta-HPV sont passées du simple rôle de marqueurs infectieux à celui de véritables moteurs de la tumeur. En perturbant les circuits de régulation cellulaire, elles ont favorisé une division anarchique et une résistance aux signaux de destruction, rendant les traitements traditionnels largement inefficaces.

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Une alerte pour les patients fragiles

Si ce cas reste extrêmement rare, il rappelle que chez les personnes immunodéprimées, certains virus habituellement bénins peuvent devenir de puissants déclencheurs de cancers. Pour les auteurs de l’étude, le dépistage précoce de ces infections, notamment chez les patients à risque, pourrait permettre d’adapter les stratégies thérapeutiques avant que les tumeurs ne deviennent incontrôlables.

Un champ de recherche à explorer

Cette observation ouvre une nouvelle voie dans la compréhension des interactions entre virus et cancers. Elle invite à reconsidérer le rôle des papillomavirus cutanés dans certaines formes de carcinomes et pourrait, à terme, inspirer de nouvelles approches de prévention et de traitement, fondées sur la virologie et l’immunologie.

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