Quelle ironie du sort ! Une employée de mairie, censée être un modèle de probité, s’est retrouvée derrière les barreaux pour avoir volé les cartes Vitale de ses propres collègues. Cette mère de famille de 39 ans, pourtant respectée dans son entourage, a cédé à une addiction dévorante aux antidouleurs, la poussant à commettre l’impensable.
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Lundi 13 mai 2024, le tribunal judiciaire de Béziers (Hérault) a prononcé une sentence sans appel : neuf mois de prison ferme. Une peine sévère mais justifiée au regard de la gravité des faits. L’employée n’a pas hésité à abuser de la confiance de ses collègues pour assouvir sa dépendance, réalisant une trentaine de fausses ordonnances en l’espace de trois mois.
Une addiction née d’un traitement médical
Derrière cette descente aux enfers se cache une histoire tragique. Deux ans auparavant, la prévenue avait dû suivre un traitement à base de morphine pour soigner un cancer de la thyroïde. C’est à cette occasion qu’elle a développé une accoutumance aux antidouleurs, consommant jusqu’à une douzaine de cachets de Tramadol par jour.
« Je n’ai pas su m’arrêter. J’avais honte de demander de l’aide comme l’alcoolique dissimulant sa consommation personnelle », a-t-elle confié à la barre, regrettant amèrement ses actes.
Une spirale infernale
Pour satisfaire son besoin compulsif, la mère de trois enfants âgés de 8 à 15 ans n’a pas hésité à dérober les cartes de Sécurité sociale et les cartes bancaires de ses collègues. Une collègue, choquée par ses agissements, a finalement alerté les forces de l’ordre, mettant un terme à cette spirale infernale.
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Malgré ses tentatives pour se soigner, la prévenue n’a pas réussi à vaincre ses démons intérieurs. Précédemment condamnée à 24 mois de prison avec sursis pour vol de chèques, elle purgera cette fois sa peine à domicile.
Un cas révélateur d’un fléau sociétal
Au-delà de cette affaire judiciaire, c’est un véritable fléau sociétal qui est mis en lumière : l’addiction aux médicaments. Selon les experts, des milliers de Français sombrent chaque année dans cette dépendance, parfois à l’issue d’un traitement médical anodin.
Cette employée de mairie, autrefois respectée, incarne désormais le visage de cette lutte contre un mal insidieux qui peut frapper n’importe qui, n’importe quand. Un rappel poignant de la nécessité de rester vigilant et de briser les tabous entourant ce sujet sensible.