«Quoicoubeh» : d’où vient cette expression qui cartonne chez les ados ?
Posted 7 février 2023 by: Admin
L’expression « Quoicoubeh » est vue des dizaines de millions de fois sur le réseau social chinois TikTok.
L’expression est tendance dans la bouche de tous les adolescents. Le défi ? Amener son interlocuteur à dire « quoi ? » pour répondre « Quoicoubeh ». De même, les jeunes disent un mot incompréhensible pour que l’autre réponde « hein ? » afin de pouvoir répondre « apanyae ». Une façon bienveillante de se comprendre entre ados et adultes exclus, selon Europe 1.
Ces phrases sans signification relèvent avant tout du jeu, mais démontrent le dynamisme de la langue française. Auphélie Ferreira, professeure en sciences du langage à l’université Sorbonne-Nouvelle, a expliqué à Europe 1 que « les adolescents ont parfois besoin de désigner des choses nouvelles, mais ils utilisent aussi le langage pour s’identifier à un groupe ». La langue est avant tout un facteur social pour » s’intégrer à un groupe d’amis, s’identifier à une génération en général « , explique la professeure.
Défier les règles
La période de l’adolescence favorise également le désir de liberté : « C’est une période où l’on s’affirme, où l’on se cherche et où l’on veut se distinguer des membres extérieurs et des personnes plus âgées ou ayant de l’autorité », précise Auphélie Ferreira. Cela amuse les jeunes de voir que leurs parents ou enseignants ne comprennent pas ce qui est dit. Ces jeux de mots ne datent pas d’hier et sont utilisés depuis des générations. Quelques expressions, comme « askip », « bail », « bader » ou « miskine », sont désormais courantes dans le langage des jeunes. Mais la force des réseaux sociaux a accru leur visibilité et les a fait sortir de la cour d’école.
Ces termes inédits sont la preuve de l’évolution de la langue, au point de faire entrer certains d’entre eux dans le dictionnaire. Le Petit Robert a ajouté en 2023 les termes » gênance « , » chiller » ou » go « , qui ont fait leur entrée dans le langage courant. Pas sûr que les mots » Quoicoubeh » ou » Apanyae » entrent un jour dans le dictionnaire, cependant ils témoignent du fait que chaque génération invente ses propres codes.