Posted 22 avril 2025 by: Admin #Actualité

Icône du cinéma français, Catherine Deneuve incarne depuis des décennies l’élégance, le talent et la discrétion.

Pourtant, derrière la légende, l’actrice livre parfois des vérités sans filtre sur le temps qui passe, la célébrité envahissante et une industrie qu’elle juge en perte de sens. Retour sur ses récentes prises de parole sans langue de bois.

Le 28 février 2025, Catherine Deneuve a surpris en acceptant de présenter la 50e cérémonie des César, une décision que peu attendaient de sa part. La comédienne, pourtant critique vis-à-vis de l’évolution de l’événement, a confié ne plus s’y reconnaître. “Je n’étais plus du tout d’accord depuis longtemps”, a-t-elle avoué sur France Inter, évoquant une époque révolue où les César étaient orchestrés par Georges Cravenne, puis Daniel Toscan du Plantier.

Selon elle, la cérémonie aurait perdu en rigueur et en sincérité, se transformant en un système “pas assez sérieux”. Si elle a accepté de revenir, ce n’est pas par enthousiasme, mais pour la symbolique : “L’Académie n’avait pas mieux que moi pour incarner le temps qui passe.”

Une vision lucide du vieillissement au cinéma

La comédienne s’est souvent exprimée sur le passage du temps et la manière dont il transforme la vie – et la carrière – d’une actrice. Dans un podcast de France Culture enregistré en 2004, À voix nue, Catherine Deneuve se montrait d’une lucidité rare sur la vieillesse dans son métier : “Ce n’est pas un combat, pas une guerre (…) Il n’y a rien à gagner à essayer de préserver une image qui ne correspond plus à la réalité.”

Elle ne nie pas que certaines étapes soient difficiles, notamment en ce qui concerne l’énergie et le regard des autres, mais elle affirme aussi qu’il faut apprendre à apprivoiser le changement. Une démarche d’acceptation qui contraste avec l’obsession actuelle de la jeunesse éternelle dans l’industrie cinématographique.

La notoriété : un fardeau plus qu’un privilège

Interrogée par Le Nouvel Obs à propos de son rôle dans le film Yökai, le monde des esprits, Catherine Deneuve évoque avec pudeur le poids de la célébrité, un fardeau qu’elle porte depuis longtemps. Elle y incarne une chanteuse mondialement reconnue, mais insiste : “Ce n’est pas la célébrité qui caractérise le personnage.” Un parallèle avec sa propre vie qui semble évident.

Dans la réalité, l’actrice confesse que sa notoriété lui pèse, notamment lorsque les médias s’intéressent de trop près à son passé. “Qu’on exploite ma vie privée, c’est insupportable”, confie-t-elle, évoquant sans détour le malaise que provoque cette exposition constante. Une déclaration rare, mais révélatrice d’un rejet profond de l’intrusion médiatique.

Une figure à part, fidèle à elle-même

À travers ces confidences, Catherine Deneuve confirme qu’elle n’a jamais cherché à se conformer aux diktats de son époque ou de son milieu. Elle avance à son rythme, accepte les honneurs sans complaisance et refuse de travestir son image pour plaire à l’industrie. À 81 ans, elle incarne une forme de liberté rare : celle d’une femme qui a vu passer les modes, traversé les polémiques, mais qui reste fidèle à sa parole.

Plus que jamais, elle impose une élégance sans artifice, une force tranquille qui force le respect, et qui prouve que le cinéma a encore besoin de voix singulières comme la sienne, même – et surtout – lorsqu’elles ne plaisent pas à tout le monde.