Posted 31 décembre 2025 by: Admin #Actualité

À Venette, petite commune de l’Oise, une altercation sur fond de rodéo urbain s’est soldée par une condamnation judiciaire qui divise profondément.

En voulant faire respecter la loi face à un motard en infraction, le maire s’est retrouvé sur le banc des accusés, ravivant un débat brûlant sur l’autorité, la sécurité et les limites de l’action individuelle. Les faits se sont déroulés à Venette, commune de 2 700 habitants située en périphérie de Compiègne. Ce jour-là, Romuald Seels, le maire, circule en voiture lorsqu’il croise un jeune homme de 20 ans circulant à moto sur un terrain communal de BMX. Le deux-roues n’est ni homologué, ni assuré, et son conducteur ne porte pas de casque, mais une cagoule. Une situation que l’élu juge intolérable au regard des règles de sécurité.

Une altercation physique aux lourdes conséquences

Décidé à intervenir, le maire confronte le motard. La discussion dégénère rapidement. Selon les éléments du dossier, le jeune homme aurait saisi l’élu par le col, déclenchant une altercation physique. Dans ce contexte tendu, Romuald Seels sort alors un pistolet d’alarme. Il reconnaît l’avoir sorti, mais conteste formellement l’avoir pointé en direction du motard, affirmant avoir voulu uniquement l’intimider pour mettre fin à la situation.

Une décision de justice qui fait polémique

Le 12 décembre dernier, le tribunal de Compiègne a rendu son verdict. Le maire a été condamné pour violences réciproques à 1 000 euros d’amende et 500 euros de dommages et intérêts, tandis que le motard, absent à l’audience, a été relaxé. Une décision qui a immédiatement suscité incompréhension et colère chez de nombreux observateurs, d’autant qu’une cagnotte de soutien à l’élu, ouverte dans la foulée, a été rapidement fermée.

Un débat relancé sur les rodéos urbains

Cette affaire a ravivé le débat sur les rodéos urbains, un phénomène régulièrement dénoncé pour ses dangers et ses nuisances. Sur le plateau de l’émission Les Grandes Gueules sur RMC Story, plusieurs chroniqueurs ont exprimé leur indignation. L’agriculteur Didier Giraud a estimé que « quand la justice donne raison à l’agresseur, ça donne une société de lâches », tandis que l’enseignante Fatima Aït-Bounoua évoquait le risque d’une dérive entre résignation et révolte.

Une exaspération largement partagée

L’ancien conseiller municipal Antoine Diers a, de son côté, raconté avoir déjà été confronté à des situations similaires, évoquant un sentiment d’impuissance face à ces pratiques illégales. Plusieurs témoignages de riverains vont dans le même sens, dénonçant une forme de laxisme et l’impact des rodéos sur la tranquillité et la santé mentale des habitants, notamment en période estivale.