« Vous harcelez vos collaborateurs ? » : Rachida Dati s’en prend à Patrick Cohen et Anne-Élisabeth Lemoine dans « C à vous »

Posted 19 juin 2025 by: Admin
Invitée de l’émission « C à vous » ce mercredi 18 juin, Rachida Dati s’est retrouvée au cœur d’un échange tendu face au journaliste Patrick Cohen. Interrogée sur les révélations de « Complément d’enquête » à propos d’une rémunération controversée datant de 2010, la ministre de la Culture a réagi avec virulence, détournant le débat vers des attaques personnelles.
Rachida Dati n’a pas mâché ses mots face à Patrick Cohen. Questionnée sur les près de 300 000 euros qu’elle aurait perçus de GDF Suez en 2010-2011 lorsqu’elle était eurodéputée, la ministre a préféré déplacer l’attention vers les journalistes eux-mêmes. “Monsieur Cohen, il y a une enquête Mediapart vous concernant pour harcèlement”, a-t-elle asséné, dans une tentative de discréditer son interlocuteur. La réplique est cinglante, visant à retourner la pression médiatique sur celui qui, quelques secondes plus tôt, lui demandait des comptes sur une possible affaire de conflits d’intérêts.
“Le harcèlement, c’est un délit, monsieur Cohen”, a-t-elle martelé, poursuivant son offensive malgré les tentatives d’apaisement sur le plateau. Mais le journaliste ne s’est pas laissé démonter : “Je n’ai été accusé de harcèlement par personne”, a-t-il répondu, gardant son calme malgré le ton monté.
Une stratégie d’évitement jugée “déshonorante”
L’échange, tendu et vif, a rapidement viré à l’affrontement verbal, chacun campant sur ses positions. Alors qu’Anne-Élisabeth Lemoine tentait de reprendre la main sur la discussion, elle a elle aussi été visée par une remarque déplacée : “Madame Lemoine, j’ai lu que vous pleurez en coulisses ?”, a lancé Rachida Dati, ajoutant un niveau supplémentaire d’agressivité dans ce débat déjà explosif.
Patrick Cohen a finalement mis fin à la passe d’armes : “Ce n’est pas très reluisant ce que vous faites, madame Dati, c’est déshonorant”, a-t-il déclaré, accusant la ministre d’user d’une stratégie d’évitement au lieu de répondre sur le fond.
GDF Suez : des honoraires au cœur d’une controverse
À l’origine de cette confrontation : une enquête diffusée le 5 juin par « Complément d’enquête », qui révèle que Rachida Dati aurait touché 299 000 euros de la part de GDF Suez à l’époque où elle siégeait au Parlement européen. L’émission s’interroge sur la compatibilité de cette mission de conseil avec ses fonctions politiques, un sujet qui a déjà été examiné à plusieurs reprises par la justice et les autorités européennes.
La ministre, elle, soutient qu’elle a toujours collaboré avec transparence avec les autorités, affirmant avoir été “entendue, scannée, vérifiée, contrôlée”. Une défense qu’elle oppose au silence présumé de ses accusateurs, qu’elle renvoie à leurs propres zones d’ombre : “Moi, contrairement à vous, j’ai donné des réponses.”
Un climat de défiance vis-à-vis des journalistes
L’incident illustre une nouvelle fois la crispation entre certaines personnalités politiques et le monde médiatique. En ciblant directement Patrick Cohen, Rachida Dati s’inscrit dans une logique de confrontation, semblable à celle de nombreux responsables politiques actuellement sous le feu des projecteurs. Elle est même allée jusqu’à évoquer un possible “article 40”, suggérant qu’elle pourrait dénoncer publiquement les agissements présumés du journaliste, bien que celui-ci n’ait jamais fait l’objet d’une procédure judiciaire.
France Télévisions, de son côté, a publiquement soutenu ses journalistes, affirmant par communiqué “apporter tout son soutien aux équipes de C à vous ainsi qu’à l’ensemble des journalistes qui continueront à exercer leur métier en toute liberté.”
Une séquence qui relance la polémique
Ce clash médiatique vient s’ajouter à une polémique plus vaste sur la place de la transparence en politique, les conflits d’intérêts, et la manière dont les figures publiques répondent aux enquêtes journalistiques. Pour Rachida Dati, dont la communication est souvent directe et tranchante, cette sortie sur le plateau de France 5 risque de nourrir encore davantage les interrogations quant à son passé d’avocate d’affaires.
Dans un contexte électoral tendu et à l’approche d’échéances politiques cruciales, ces révélations – et la façon dont elles sont abordées publiquement – pourraient peser lourdement sur son avenir ministériel.