Posted 6 octobre 2025 by: Admin #Actualité

Souvent silencieux, certains cancers s’installent discrètement dans le corps, progressant lentement avant d’être détectés.

Ces formes insidieuses, dénuées de symptômes au départ, rendent le dépistage plus difficile et les traitements plus tardifs. Voici les quatre cancers les plus sournois, selon les spécialistes. Redouté pour son diagnostic tardif, le cancer du pancréas est l’un des plus discrets et des plus agressifs. Dans la majorité des cas, il n’entraîne aucun signe avant-coureur. Les premiers symptômes, lorsqu’ils apparaissent, sont souvent trompeurs : douleurs abdominales diffuses, perte d’appétit, fatigue inhabituelle ou troubles digestifs. Ces manifestations sont souvent confondues avec des problèmes bénins, retardant ainsi la détection.
Le Dr Jérôme Viguier, oncologue à l’Institut national du cancer, rappelle que tout dépend de la localisation de la tumeur :

« Lorsqu’elle se développe dans la queue du pancréas, elle peut croître longtemps sans provoquer de gêne. En revanche, si elle se forme dans la tête du pancréas, proche des voies biliaires, elle compresse rapidement les organes et entraîne des symptômes plus visibles, comme la jaunisse ou des douleurs abdominales marquées. »
Cette particularité explique pourquoi ce cancer est souvent découvert à un stade avancé, lorsque les chances de guérison sont nettement réduites.

Le cancer du sein : discret à ses débuts

Contrairement aux idées reçues, le cancer du sein n’est pas toujours évident à repérer. Chez de nombreuses femmes, il évolue silencieusement, sans douleur ni signe externe. Une petite masse peut se développer pendant plusieurs mois avant d’être perceptible. C’est pourquoi le dépistage régulier reste essentiel, même en l’absence de symptômes.
Dans certains cas, le cancer se manifeste par des signes discrets : un léger changement de forme du sein, une rétraction du mamelon, ou une peau qui semble plus tendue. Autant d’indices qui doivent inciter à consulter rapidement.
Selon les autorités sanitaires, un diagnostic précoce permet un taux de survie à cinq ans supérieur à 85 %, un chiffre qui chute drastiquement lorsque la tumeur est détectée tardivement.

Le cancer de la prostate : l’un des plus silencieux chez l’homme

Chez les hommes, le cancer de la prostate fait partie des plus fréquents… et des plus sournois. Il peut se développer lentement, parfois pendant des années, sans provoquer de gêne particulière.
Les premiers signes — envies d’uriner plus fréquentes, jet faible ou interrompu, douleurs pelviennes — apparaissent souvent tard, lorsque la tumeur exerce déjà une pression sur la vessie ou l’urètre.
C’est pourquoi le suivi médical régulier après 50 ans, avec dosage du PSA (antigène prostatique spécifique), reste une arme cruciale pour repérer la maladie avant qu’elle ne s’étende. Détecté tôt, ce cancer se soigne dans 9 cas sur 10, souligne l’Institut national du cancer.

Le cancer colorectal : des signes souvent ignorés

Le cancer colorectal, qui touche le côlon ou le rectum, évolue généralement lentement et sans douleur, ce qui en fait un ennemi redoutable. Dans un premier temps, les polypes précancéreux se développent sans conséquence apparente. Ce n’est qu’à un stade plus avancé que des symptômes apparaissent : fatigue chronique, troubles du transit, sang dans les selles ou perte de poids inexpliquée.
Le problème, selon le Dr Viguier, réside dans le fait que ces symptômes sont souvent minimisés par les patients :

« Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un simple dérèglement digestif ou d’une intolérance alimentaire. Pourtant, un dépistage par test immunologique peut sauver des vies. »
En France, un dépistage gratuit est proposé tous les deux ans entre 50 et 74 ans, une mesure simple qui permet de détecter la maladie avant qu’elle ne devienne invasive.

La prévention, un atout vital

Ces cancers ont un point commun : ils se développent dans le silence, profitant du manque de symptômes pour progresser. C’est pourquoi le dépistage régulier et la vigilance face aux signaux du corps demeurent les meilleures armes.