Posted 13 novembre 2025 by: Admin #Santé

Longtemps espéré par les associations et les familles, le Leqembi représentait pour beaucoup l’espoir d’un tournant majeur dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer.

Après son feu vert aux États-Unis, son arrivée en Europe semblait acquise. Pourtant, la décision de l’Agence européenne du médicament a brutalement changé la donne, révélant un débat complexe entre promesse thérapeutique et risques médicaux.

Le Leqembi, développé par les laboratoires Eisai et Biogen, repose sur une approche innovante : empêcher la formation des plaques bêta-amyloïdes, considérées comme l’un des moteurs de la dégénérescence neuronale. En se fixant sur ces peptides, le médicament vise à limiter leur agglomération. Après 18 mois de traitement, les essais cliniques ont démontré une réduction du déclin cognitif de 27 % par rapport au groupe placebo — un résultat qualifié de prometteur par de nombreux spécialistes et accueilli comme une avancée attendue depuis près de vingt ans.

Des effets secondaires graves qui inquiètent

Mais derrière cette amélioration se cachent des risques considérables. Environ 30 % des patients ayant reçu le Leqembi ont présenté des effets secondaires, dont 10 % de complications sévères telles que des gonflements cérébraux ou des hémorragies. Trois décès ont même été directement associés à ces effets indésirables. Pour l’EMA, la balance bénéfices-risques penche trop lourdement du côté du danger, rendant impossible une autorisation de mise sur le marché européen.

La décision de l’EMA : entre prudence et frustration

En refusant la commercialisation du Leqembi, l’agence européenne adopte une position de prudence maximale, mais cette décision a profondément déçu les associations de patients et les familles. Beaucoup y voyaient un espoir tangible après deux décennies sans nouveau traitement majeur. Le refus met en lumière la difficulté de concilier innovation thérapeutique et sécurité sanitaire, surtout dans une maladie où l’urgence de solutions est immense.