Procès du Dr Péchier : L’anesthésiste coupable des 30 empoisonnements est jugé

Posted 19 décembre 2025 by: Admin #Actualité

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Après quinze semaines d’un procès hors norme, la justice a tranché. Jeudi 18 décembre, la cour d’assises du Doubs a condamné l’anesthésiste Frédéric Péchier à la réclusion criminelle à perpétuité. Une décision lourde, rendue à l’issue d’une affaire médicale et judiciaire parmi les plus marquantes de ces dernières décennies.

La cour d’assises du Doubs a reconnu Frédéric Péchier coupable de 30 faits d’empoisonnement de patients, dont 12 ont entraîné la mort. Âgé de 53 ans, l’anesthésiste a été condamné à la peine maximale prévue par le code pénal. Une sanction conforme aux réquisitions de l’accusation, qui avait dressé le portrait d’un homme présenté comme l’un des plus grands criminels jamais jugés dans le milieu médical français.

Une accusation implacable, une défense inflexible

Tout au long des débats, le parquet a soutenu que le médecin avait détourné son savoir et son accès aux soins pour provoquer volontairement des arrêts cardiaques et des hémorragies. À l’inverse, la défense n’a jamais varié. L’avocat de l’anesthésiste a plaidé l’erreur judiciaire, dénonçant un dossier dépourvu de preuves irréfutables et réclamant l’acquittement pur et simple de son client.

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À peine la décision rendue, la défense a confirmé que Frédéric Péchier ferait appel. Jusqu’alors libre sous contrôle judiciaire depuis le début de l’enquête en 2017, le praticien a été immédiatement incarcéré à l’issue du verdict. Une rupture brutale après des années passées hors détention, malgré la gravité des accusations.

Quinze semaines d’audiences intenses et éprouvantes

Le verdict est intervenu après près de quatre mois d’audience, marqués par des débats techniques, des expertises médicales complexes et des témoignages bouleversants de victimes et de proches. La cour avait entamé son délibéré dès le début de la semaine, dans un lieu tenu secret, soulignant la sensibilité extrême du dossier.

Trente dossiers examinés un par un

L’énoncé du verdict a été long, la cour ayant dû se prononcer individuellement sur chacun des 30 cas reprochés. Les faits se seraient déroulés entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon, touchant des patients âgés de 4 à 89 ans. Douze d’entre eux n’ont pas survécu, dix-huit ont échappé à la mort.

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Lors de sa dernière prise de parole, Frédéric Péchier a une nouvelle fois clamé son innocence. Il n’a jamais reconnu les faits, affirmant avec constance qu’il n’était pas l’auteur des empoisonnements. Une ligne de défense maintenue du début à la fin, malgré l’accumulation d’éléments à charge présentés par l’accusation.

Une méthode décrite comme froide et calculée

Selon le parquet, l’anesthésiste aurait contaminé des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou de l’héparine, afin de provoquer des complications graves chez des patients suivis par d’autres médecins. L’objectif évoqué : fragiliser psychologiquement ses collègues et assouvir une forme de domination et de toute-puissance.

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Le procès s’est également attaché à disséquer la personnalité de l’accusé. Décrit tour à tour comme un tueur en série sans empathie ou comme un homme brisé, Frédéric Péchier est apparu tantôt rigide et cassant, tantôt vulnérable. Il a fondu en larmes en évoquant sa tentative de suicide en 2021, mais est resté impassible face aux réquisitions accablantes de l’accusation.

Selon son avocat, Frédéric Péchier aurait sous-estimé la difficulté de ce procès, persuadé que les jurés seraient rapidement convaincus de son innocence. Défini comme quelqu’un ayant toujours cherché à garder le contrôle, il aurait eu du mal à laisser transparaître ses émotions, un trait de caractère longuement commenté durant les audiences.

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