Posted 5 juin 2025 by: Admin #Santé

Souvent banalisés mais pourtant très présents dans le quotidien de nombreuses personnes, les corps flottants — ou « mouches volantes » — intriguent autant qu’ils inquiètent.

Bien qu’ils soient le plus souvent bénins, leur apparition peut susciter un véritable malaise chez certains patients, notamment en l’absence d’explication claire. Les corps flottants, appelés scientifiquement myodésopsies, désignent de petites opacités mobiles dans le champ visuel, généralement perçues comme des points noirs, des filaments ou des taches grisâtres. Ils se déplacent avec les mouvements de l’œil, mais avec un léger décalage, comme s’ils flottaient dans un liquide.

Ces phénomènes sont dits « entoptiques », c’est-à-dire qu’ils prennent naissance dans l’œil lui-même et non dans l’environnement extérieur. Ils deviennent particulièrement visibles sur des fonds unis et lumineux, comme un ciel dégagé ou un mur blanc. Leur nature souvent floue, ondulante ou annulaire, reflète leur origine intraoculaire.

Symptômes typiques à ne pas confondre

Les patients décrivent une vision perturbée par des éléments mouvants, qui peuvent parfois apparaître en masse ou de façon soudaine. Parmi les signes les plus fréquents figurent :

• La perception de filaments ou de taches noires, évoluant au rythme du regard.

• L’apparition d’un corps flottant principal, suivi d’autres plus discrets jusque-là imperceptibles.

• Une visibilité accrue dans certaines conditions d’éclairage, ce qui rend leur détection irrégulière.

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Chez les myopes, les corps flottants apparaissent plus tôt, parfois dès la fin de l’adolescence, contrairement aux personnes sans troubles visuels qui les remarquent souvent autour de 50 ans.

Une cause anatomique clairement identifiée

Le phénomène des corps flottants est directement lié à des modifications du corps vitré, cette substance gélatineuse qui remplit la cavité postérieure de l’œil. Avec l’âge ou certaines pathologies, le gel vitré se fragmente, perd sa transparence et laisse apparaître des zones opaques, responsables des myodésopsies.

Ce trouble est souvent comparé à un jeu d’ombres chinoises, où la lumière réfractée par la cornée et le cristallin se heurte à ces opacités avant d’atteindre la rétine. La diffraction lumineuse autour de ces particules pourrait aussi expliquer le flou qui les entoure.

Myopie, frottements oculaires et autres facteurs déclencheurs

La myopie reste l’un des facteurs principaux de survenue précoce des corps flottants, probablement en raison de l’étirement plus rapide du globe oculaire, qui altère la structure du vitré.

Un autre facteur soupçonné est le frottement répétitif des yeux, souvent causé par la fatigue, des allergies ou une sécheresse oculaire. Ces gestes mécaniques pourraient entraîner une déformation du vitré, en plus d’être liés à d’autres pathologies comme le kératocône.

Quand faut-il s’inquiéter ?

Dans la majorité des cas, les corps flottants sont bénins. Toutefois, certaines manifestations doivent alerter et motiver une consultation immédiate :

• Une apparition brutale et en grande quantité de corps flottants peut signaler un saignement ou une inflammation intraoculaire.

• La présence de flashs lumineux périphériques est un signe de traction vitréo-rétinienne, qui peut précéder un décollement de la rétine.

• La survenue de corps flottants après une capsulotomie au laser YAG ou dans la foulée d’une chirurgie réfractive peut accentuer leur perception, sans qu’ils soient pour autant pathologiques.

Un examen du fond d’œil permet de trancher et d’évaluer le risque d’évolution vers des complications plus graves.

Que faire en cas de gêne visuelle persistante ?

Il n’existe aucun traitement préventif reconnu contre les myodésopsies. Toutefois, quelques interventions sont proposées dans les cas les plus handicapants :

• Le laser YAG peut fragmenter certains corps flottants, mais son efficacité reste limitée et le risque de complications rétiniennes est réel.

• La vitrectomie, une opération chirurgicale visant à retirer le corps vitré, est envisageable lorsque les myodésopsies deviennent particulièrement invalidantes. Cette solution radicale n’est proposée qu’en dernier recours.

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En attendant, certains gestes simples peuvent atténuer la gêne, comme effectuer de légères saccades du regard pour déplacer temporairement les opacités hors du champ central.

Apprendre à vivre avec… sans céder à l’anxiété

Si la découverte de corps flottants peut être perturbante, il est important de rappeler qu’ils ne traduisent pas une maladie grave dans l’immense majorité des cas. Avec le temps, le cerveau apprend souvent à ignorer ces intrus visuels, les reléguant au second plan.